Réduction spectaculaire des pertes grâce à la peinture électrostatique - vidéo

J'ai récemment eu une discussion très intéressante avec Jean-Michel Jeanselme de Sames Kremlin et Gabriel Mănoiu de Falk Consultingla société qui les représente en Roumanie, sur l'application de vernis électrostatiques. Sames Kremlinqui fait partie du groupe EXEL, est un fabricant français de pistolets et d'équipements de pulvérisation professionnels. Notre rencontre faisait suite à notre discussion sur les systèmes électrostatiques avec Gabi Manoiu l'année dernière au BIFE SIM, où nous avons parlé de leur efficacité et de leur sécurité de fonctionnement, ainsi que de leur utilisation par les grands et les petits fabricants.

L'autre jour, Jean-Michel Jeanselme, directeur du développement pour la région Europe-Moyen-Orient-Afrique (EMEA) et très bon spécialiste des applications électrostatiques sur le terrain, était en visite d'affaires en Roumanie. Gabi s'est souvenu de notre discussion et a proposé une rencontre pour en savoir plus sur cette façon d'appliquer des vernis sur le bois, ce qui, pour certains, semble impossible compte tenu des propriétés isolantes du bois.

Le principe de l'application du champ électrostatique a été longuement discuté dans le document article consacré à ce type de vernissage. Il est basé sur le mouvement des particules de vernis le long des lignes d'un champ électromagnétique formé entre un pistolet (ou une cloche) chargé négativement et un objet chargé positivement. Les particules chargées électriquement sont attirées par l'objet, cèdent leur charge électrique et sont retenues à sa surface. Il en résulte une très bonne efficacité d'application, car le matériau se dépose également sur l'arrière de l'objet à finir, même si l'application ne se fait que par l'avant. Et tout ce matériau qui se dépose au dos de l'objet est en fait l'overspray, c'est-à-dire le matériau qui serait perdu lors d'une pulvérisation normale. L'application se fait à l'aide d'un pistolet électrostatique ou d'un système appelé "cloche", et il existe des différences de performance, de qualité et d'entretien entre les deux types d'application.

Comme je l'ai dit, le rendement d'une telle application est très bon, ce qui m'a également incité à écrire cet article. L'application électrostatique sur le terrain a beaucoup progressé et est devenue très sûre. On parle de rendements de 95% et de l'application de produits à base d'eau en toute sécurité, ce qui est presque incroyable si l'on considère qu'il s'agit d'eau et d'électricité.

Certaines conditions doivent être remplies pour une application électrostatique :

• Le taux d'humidité du bois doit être compris entre 6 et 10-12% ;
• La viscosité des produits à appliquer doit être de 70 sec Ford 4 cup pour l'application par pulvérisation et de 50 sec Ford 4 cup pour l'application par cloche ;
• l'installation doit être équipée d'un système de mise à la terre ;
• l'installation doit être maintenue propre en permanence.

Avec les systèmes électrostatiques, il est possible d'appliquer 1000 cc de produit/min, si l'application est faite avec un pistolet, et 500 cc/min, si l'application est faite avec un système à cloche. La qualité du film est meilleure avec l'applicateur à cloche, mais l'opérateur doit être formé, avoir une connaissance approfondie du domaine et la maintenance doit être assurée en permanence. L'efficacité du transfert de matière est de 95% avec la cloche et de 80-85% avec le pistolet.

Il existe également des options pour les petits fabricants pour lesquels les grandes installations sophistiquées ne sont pas envisageables. Fondamentalement, les systèmes d'application se répartissent en trois catégories :

• pistolets simples - l'application est effectuée par une personne qui manipule le pistolet ;
• réciproque - l'application est réalisée par un robot avec un mouvement de translation verticale ;
• les robots anthropomorphes - l'application est réalisée par un robot qui reproduit les mouvements de la main humaine, applique le matériau sous n'importe quel angle et peut être programmé pour appliquer le matériau de manière répétée sur n'importe quelle forme.

Pour toutes ces catégories d'équipement, il existe également une version à champ électrostatique. Il est donc possible qu'un petit fabricant, qui pulvérise des objets de forme complexe avec des pertes de matière très importantes, achète un pistolet à application électrostatique.

La priorité numéro un de ces systèmes est la sécurité. Lors de l'application de produits à base de solvant, la charge électrique du matériau n'a lieu qu'à l'extrémité du pistolet, et pratiquement seuls 5 cm3 de produit contiennent du courant électrique. L'ensemble est truffé de capteurs et, à la moindre variation de tension, un signal est immédiatement envoyé pour arrêter l'ensemble de l'installation, de sorte que les 5 cm3 de produit suivants ne soient plus chargés électriquement. Le message est envoyé en quelques nanosecondes.

Dans le cas des produits à base d'eau, le matériau est entièrement chargé d'électricité, l'eau transmettant le courant électrique. C'est pourquoi les systèmes de sécurité sont beaucoup plus nombreux et font souvent double emploi pour plus de sécurité. Là encore, à la moindre variation de tension, le générateur s'éteint en quelques nanosecondes. Le système d'application et le conteneur de matériaux sont isolés par des grilles. Il existe des modes de décharge électrique dans toutes les zones de l'installation. Les responsables de Sames Kremlin sont très fiers de leur câble coaxial qui conduit et décharge l'électricité. Ce câble permet de décharger électriquement les matériaux laissés sur le chemin lorsque le générateur est éteint.

Les systèmes d'application de ce type sont la norme dans des domaines tels que l'automobile, où le métal et le plastique sont peints de cette manière depuis des années. J'ai demandé à Jean-Michel quelle part de sa production était destinée à l'industrie mondiale de l'ameublement et il m'a répondu 30-35%. Je trouve que c'est un pourcentage impressionnant, qui en dit long sur la sécurité de l'équipement. Il m'a dit qu'il n'y avait pas eu un seul cas de blessure ou de décès dû au courant dans ces systèmes.

Parce que je suis convaincu que, quels que soient les mots que je prononce et les arguments que j'invoque, ils ne font pas une image ou un film, je laisse ici une vidéo prise lors de la mise en service d'un tel équipement dans une usine en Roumanie. Vous verrez comment, à un certain moment, le brouillard produit par le lac pulvérisé disparaît, se déposant sur la pièce. A environ 35 secondes. Bonne lecture.