Comment... - Traitements du bois

Qu'est-ce que le Shou Sugi Ban, comment est-il fabriqué et pourquoi le bois brûlé résiste aux champignons, aux insectes, à l'humidité et au feu ?

Le brûlage est une ancienne méthode de protection et de mise en valeur des motifs du bois. Elle a été pratiquée dans diverses parties du monde, mais ce sont les charpentiers japonais qui l'ont perfectionnée. Le Shou Sugi Ban (planche de cèdre brûlée) est une technique qui consiste à brûler le bois, à le brosser et à le refroidir avec de l'eau de manière à ce que sa surface soit recouverte d'une couche de charbon de bois. Le refroidissement à l'eau est effectué de manière contrôlée, de sorte que la couche de charbon de bois finit par se fissurer selon un certain schéma qui confère à la planche une esthétique particulière. Mais le principal avantage de cette combustion est la très bonne résistance aux attaques des champignons, des insectes et du feu. Revêtement extérieur, clôtures, bardeauLe bois soumis à cette technique dure de 80 à 100 ans sans entretien. Découvrez ci-dessous pourquoi le bois brûlé est si durable.

 Technique de combustion du bois Shou Sugi Ban

Que se passe-t-il lorsque la surface du bois est brûlée ?

Pour comprendre pourquoi la combustion protège le bois, il faut partir de ses principaux composés chimiques : la cellulose, les hémicelluloses et la lignine.

Cellulose est la substance structurale la plus importante car elle forme la paroi de la cellule du bois, qui détermine ses principales propriétés physico-chimiques. Elle représente 40-45% de la masse du bois anhydre (complètement sec). La cellulose se décompose à plus de 150°C, propriété sur laquelle on obtient de l'alcool par distillation de bois sec. Il constitue une source de nourriture pour les insectes et les micro-organismes et aime beaucoup l'eau.

Hémicelluloses sont très proches de la cellulose qu'ils accompagnent dans la formation de la structure cellulaire. Certains sont liés à la cellulose, formant ensemble le squelette de la plante, d'autres sont liés à la lignine. Ils représentent 20-40% de la masse du bois anhydre, sont plus instables que la cellulose, se décomposent plus rapidement, sont une source de nourriture pour les micro-organismes et ont une grande affinité pour l'eau.

Lignine est une substance chimique complexe et amorphe. Elle entoure le squelette cellulosique et confère au bois sa rigidité et sa résistance mécanique. Le pourcentage de lignine dans la masse du bois complètement séché est de 15-35%. La lignine est résistante à l'eau et transmet cette propriété aux parois cellulaires.

Lorsque la surface du bois est brûlée, la cellulose et les hémicelluloses se décomposent et la source de nourriture pour les insectes et les champignons disparaît. Le pourcentage de lignine à la surface augmente, ce qui accroît la résistance à l'eau. La combustion se fait par étapes, la température augmentant progressivement au fur et à mesure que les éléments en décomposition rapide disparaissent. La cellulose est la première à brûler. Au cours de sa combustion, la lignine se transforme progressivement en charbon de bois. Ce dernier a besoin d'une température beaucoup plus élevée pour brûler complètement et le reste du bois est donc protégé jusqu'à ce que la température de combustion du charbon de bois soit atteinte.

 Technique de combustion du bois Shou Sugi Ban

Les étapes de la technique Shou Sugi Ban

La technique Shou Sugi Ban ou Yakisugi, telle qu'elle est encore connue, a été utilisée il y a longtemps, mais elle a connu son apogée au XVIIe siècle. À cette époque, elle n'était pas seulement utilisée pour protéger les maisons ou les clôtures, mais aussi pour créer de véritables œuvres d'art. L'apparition des matériaux modernes de protection du bois a conduit à l'abandon de cette méthode pendant un certain temps. Mais elle est revenue sur le devant de la scène dans les années 2000, notamment grâce à des designers et des architectes qui ont su combiner avec brio l'ancienne méthode avec des matériaux modernes.

La méthode classique comporte les étapes suivantes :

  • Brûlage superficiel à l'aide d'un chalumeau ou d'un brûleur à gaz. Le brûlage est effectué avec précaution afin de ne pas carboniser tout le bois, mais seulement sa surface. Le bois doit être brûlé, pas roussi.
  • Éteindre le feu et refroidir la surface avec de l'eau.
  • Brossage pour éliminer la suie et les pièces détachées.
  • Appliquer une couche d'huile de lin ou de tung pour une meilleure résistance et un meilleur aspect.

Pour que le bois soit solide à l'extérieur, il doit être recouvert du charbon de bois qui en résulte. Ce type de bois peut durer de 80 à 100 ans sans aucun entretien. En enlevant le matériau brûlé, on perd complètement ses propriétés protectrices et seul l'aspect esthétique subsiste. Le refroidissement contrôlé (en versant de l'eau en un mince filet, goutte à goutte ou en versant de grandes quantités) permet à la couche de charbon de bois de se décomposer en différents motifs qui rehaussent l'effet esthétique.

 Shou Sugi technique Ban brûler du bois

Les principaux avantages de cette méthode sont une très grande durabilité et un faible coût. Au Japon, il existe des maisons en bois dont l'extérieur a été traité selon cette méthode. Ces maisons ont plus de 100 ans, n'ont subi aucun entretien ni aucune réparation pendant tout ce temps et sont en très bon état. Un autre avantage est la résistance au feu.

Parmi les inconvénients, citons le processus laborieux qui nécessite des connaissances et de la patience, la finition désagréable pour certains en raison de la couche de charbon de bois, le risque d'incendie ou de blessure dû au feu ouvert et à la vapeur dégagée lors du refroidissement avec de l'eau. L'impossibilité de répéter l'effet, en obtenant à chaque fois une combustion différente du charbon, peut également être considérée comme un inconvénient.

Essences de bois adaptées à la technique Shou Sugi Ban

L'espèce établie de la technique est le cèdre, mais la méthode peut être appliquée à la plupart des espèces de bois. Certains disent que dans ce cas, le "cèdre" (sugi) dans le nom devrait être remplacé par le nom de l'espèce utilisée. Je pense qu'il s'agit là d'une exagération.

Si l'on se réfère à l'application de la méthode pour obtenir différents effets, et non pas principalement pour assurer la durabilité, les résineux coupés tangentiellement (cathédrale, flader) sont les plus beaux. Épicéa, larița, épingle sont superbes lorsqu'ils sont brûlés, brossés et teintés. Il en va de même pour le Accoya et Kebonydes essences qui, grâce à l'imprégnation chimique, ont une grande durabilité (30-50 ans). Le dessin est très bien mis en valeur par le brûlage, et la coloration contraste avec le contour noir. On peut voir ici exemples de ces finitions.

 Shou Sugi technique Ban brûler du bois

J'espère que ces informations vous seront utiles. Comme d'habitude, les ajouts sont les bienvenus. Et si vous avez des questions ou des interrogations, n'hésitez pas à les laisser dans l'espace ci-dessous. Je ne manquerai pas de vous répondre.

A propos de l'auteur

Mihaela Radu

Mihaela Radu est ingénieur chimiste, mais elle a une grande passion pour le bois. Elle travaille dans ce domaine depuis plus de 20 ans, la finition du bois étant ce qui l'a définie pendant cette période. Elle a acquis de l'expérience en travaillant dans un institut de recherche, dans sa propre entreprise et dans une multinationale. Elle souhaite continuer à partager son expérience avec ceux qui ont la même passion - et plus encore.

7 commentaires

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  • Merci pour ces informations, elles sont très utiles pour mon travail de diplôme en ingénierie du bois et pour la pratique. Je suis passionné par le bois et le travail du bois, bonne journée !

  • Félicitations pour cet article,
    très bien documenté, je suis avec intérêt chaque article que vous publiez.
    Je voudrais savoir ce que vous recommandez d'utiliser dans le cas d'un bois de pin traité par la technique Shou Sugi Ban pour traiter la surface après qu'elle a été brûlée et poncée. Je précise que le bois ainsi traité (séché naturellement au préalable) sera utilisé pour la finition d'un hangar à bois exposé directement au soleil. Dans ce cas, l'objectif est de préserver l'effet esthétique mais aussi la résistance aux intempéries dans le temps. La construction est indépendante, donc exposée au vent de toutes les directions, non chauffée, non isolée.
    Merci pour votre réponse.

    • Merci pour votre appréciation !
      Si le bois est recouvert d'une couche de charbon de bois, comme le suppose la méthode, il suffit d'utiliser de l'huile. Je recommande d'utiliser de l'huile de tung ou de l'huile danoise. L'huile de lin s'altère plus rapidement et n'est donc pas recommandée pour l'extérieur.
      Si, après le brûlage et le ponçage, les veines du bois sont à nouveau visibles et que le brûlage n'est qu'esthétique, vous devrez utiliser un système complet de finition extérieure. Le lien ci-dessous vous propose quelques suggestions.
      À mon avis, la meilleure option serait un lard à base d'huile. Même si la durée de vie des vernis extérieurs est plus longue, elle dépend fortement des conditions environnementales. La construction étant soumise au vent, la poussière aura un rôle abrasif important et réduira cette période de manière significative. Avec les huiles, c'est plus simple car même si la pluie les fait disparaître avec le temps, la finition peut être rafraîchie sans trop de soucis.
      Bonne chance !
      https://revistadinlemn.ro/2022/05/19/ce-variante-ai-pentru-protejarea-lemnul-folosit-la-amenajarile-exterioare/

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